Histoire d'Hamorya
Un pas sur les murailles. 972193test2

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Un pas sur les murailles.

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Message  Invité Lun 26 Avr - 16:12

Le soleil, ayant entame depuis plusieurs heures sa descente, n'était plus derrière les nuages qu'un gros point rougeâtre, ne demandant plus que quelques minutes avant de sombrer au-dela de l'horizon. La lune était montante, dans son premier quartier, mais elle dispenserait largement assez de lumière pour ceux qui voudraient voir après la tombée de la nuit, en plus des torches allumées à intervalles réguliers par un garde.
Celui-ci se rapprochait d'ailleurs de la jeune femme ; elle resta tapie dans l'ombre d'un créneau jusqu'à ce qu'il la dépasse. Sa venue n'avait rien d'illicite, et sa présence sur les murailles n'était pas interdite, mais elle voulait éviter les questions qui lui seraient posées ou qu'on poserait à son sujet.

Elle était entrée en ville une heure avant, aussi tôt qu'elle pouvait se le permettre, et n'avait jamais quitté l'ombre de son capuchon tant qu'elle était à l'extérieur. Elle avait alors frappé à la porte d'une échoppe qu'elle connaissait depuis sa première visite à la ville ; elle lui avait été conseillée par l'une des rares personnes qu'elle aurait pu nommer ami, mais lui était parti depuis si longtemps... Ils suivaient des voies qui étaient peut-être faites pour se croiser, mais surement pas pour se longer, comme toutes les autres voies qu'elle aie jamais croisées - à l'exception peut-être de Lilyanelle... Carnelune crispa les dents et détourna ses pensées des nombreux souvenirs qui avaient soudainement affleuré à son esprit. Toujours est-il qu'elle avait profité de son passage à proximité de la ville pour acheter, malgré sa répugnance des endroits peuplés, de nouvelles bottes ; la paire précédente avait d'un côté servi de je-lance-ce-que-je-peux-au-loup-qui-me-poursuit-et-qui-l'occupera-pour-que-je-puisse-me-carapater-vite-fait, et de l'autre... en fait, étant simplement usée jusqu'à la trame. La jeune femme fit jouer ses orteils à l'intérieur des chaussures de cuir rigide neuf, mais qui s'assouplirait vite. Elles avaient déjà acquis un peu plus de mobilité quand elle avait driscrètement grimpé les murailles, en s'aidant des joints entre les pierres, juste après son achat.

Son regard glissa derrière elle sur les toits disparates de la cité, avant de se tourner vers les confins de la plaine. La boule pourpre glissait solenellement derrière la ligne sombre, et Carnelune retint un soupir de soulagement qui s'accompagna d'un relâchement de tous ses muscles. Elle n'aimait pas sa lumière forte et sa chaleur le jour, qui éveillaient en elle des souvenirs d'hurlements, de sang et d'odeurs humaines, mais haïssait presque cette couleur rouge et sournoise qui lui semblait être un immense oeil rouge qui la narguait...


*Viens, viens, marche vers l'Ouest, jeune chose... Y retrouveras-tu cette ferme, son squelette carbonisé, badigeonné de rouge sous mes rayons au coucher ? Te reverras-tu, forcée de marcher vers le Sud, sans avoir droit à un seul regard en arrière ? Y iras-tu, retrouver la trace de tes pas trébuchants d'enfants, de ton corps tombé après une giffle plus forte qu'une autre ? Et, allant encore plus loin, trouveras-tu ce village ? Celui qui t'a fait telle que tu es ?*

Un goût de terre et de sable sec emplit la bouche de la jeune femme, qui tourna la tête pour cracher. Se forçant à se concentrer sur autre chose, elle soupesa son sac qui n'était pas vraiment plus léger, mais dans lequel n'était désormais plus sa pochette de mandragore, cette herbe lointaine des montagnes du Nord des Plaines de la Beguiza aux propriétés hypnotiques et sédatives, dont elle savait qu'était dépendante la femme du cordonnier. Elle-même n'ayait donc plus d'analgésique, et elle craignait d'en manquer. Toutefois, ce qu'elle ne craignait le plus, car elle en était sure, c'était la légéreté de sa bourse. Il allait lui falloir de l'argent, et vite ; c'était pour cela qu'elle était restée ici. Elle connaissait une maison qui payait bien les services qu'on lui rendait, et s'y rendrait une fois la nuit totalement tombée, comme coutume l'était là. En attendant, le temps s'écoulait lentement, et elle s'assit entre deux créneaux, les pieds dans le vide, le regard dans le vague.
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Message  Invité Dim 2 Mai - 11:46

MJ :
Le bruit d'une aspiration. La lueur d'une braise. Un souffle gris qui s'élève et l'espace d'un instant, couvre la lune. L'homme est semble plutôt âgé. Environs quarante ans mais il est de ceux qui ce sont durci aux rythmes d'épreuves plus grandes que celles que le commun des mortels affrontent. La lune qui apparaît dans le ciel est pleine est éclaire parfaitement son visage levé vers le ciel. Il donne l'impression d'approcher de sa cinquantaine d'hiver à cause des côtés de sa chevelure et du bas de son menton qui sont grisonnant. Le reste de ses cheveux est encore brun mais l'ensemble de sa barbe est poivre et sel. Mais son corps est encore puissant pour un vieillard, les muscles saillant sous ses vêtements et son ventre toujours plat sous son plastron d'acier. A sa bouche l'un de ses petit cylindre de papier qui dégagent une forte odeur quand ils sont brûler. Le tabac roulé du Sudin était une source de dépendance pour beaucoup. A sa ceinture, un long couteau de chasse et plusieurs sacoches de différentes tailles. Dans sa main droite une lance sur laquelle il s'appuie malgré qu'il soit déjà assis dans le créneau suivant celui de Carnelune. Dans la gauche, un briquet d'amadou éteint. A ses pieds enfermés dans des bottes de cuir usé et appuyé contre ses tibias protégés par l'acier, un bouclier rond de taille moyenne.

Carnelune ne l'aurait pas remarqué approché. Mais comment ? Avait-il déjà été là où ses pieds étaient-ils de velours ? Il aspira une nouvelle bouffée sur la tabac roulé et après l'avoir soufflée hors de ses poumons il dit calmement.


- On à tous des mauvais souvenir qui s'éteignent en même temps que le soleil. La nuit est l'occasion de faire peau neuve et de penser à ce qu'on veut en faire.

L'homme sortit de sa poche une boite brune qui sentait fort le tabac. Du pouce il en souleva le couvercle et tendit la boîte à Carnelune sans même la regarder. A l'intérieur, plusieurs dizaines de tabac roulés du Sudin. Un nouveau nuage gris s'échappa de ses lèvres.
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Message  Invité Dim 2 Mai - 14:28

- On à tous des mauvais souvenir qui s'éteignent en même temps que le soleil. La nuit est l'occasion de faire peau neuve et de penser à ce qu'on veut en faire.

Carnelune ne sursauta pas au son de cette voix, bien que ses muscles s'étaient contractés, prêts à frapper comme à fuir. Une main dépassait d'un créneau voisin ; elle tenait une blague d'où s'élevait une forte fragrance de tabac. Après une courte hésitation, la jeune femme saisit l'un des fins rouleaux et la porta à ses lèvres, tout en prenant une inspiration afin de tenter de reconnaitre une odeur qui ne devrait pas y être ; elle en savait davantage que bien d'autres sur les herbes en général, celles qui tuent, qui soignent ou qui droguent. N'ayant rien remarqué de particulier, elle fouilla au fond de sa sacoche jusqu'à en sortir un vieux briquet poli par l'usage ; et dut l'actionner plusieurs fois avant d'en faire jaillir une étincelle qui commença à consumer les fines feuilles. Respirant profondément, elle garda la fumée dans ses poumons, le temps de se réhabituer à cette sensation. Elle ne fumait qu'occasionnellement, n'ayant pour le tabac que l'intérêt qu'elle avait pour les herbes à tisanes ; une saveur particulière mais qui l'écœurait à dose trop importante. Rejetant en un fin filet la humée, elle la regarda s'élever en volutes éparses, malmenées par une brise, avant de disparaitre hors de sa vue, plus loin, plus haut...

Bien qu'elle ne semblât montrer qu'un intérêt mitigé pour ce qui l'entourait, Carnelune était aussi attentive qu'elle le pouvait aux sons qui s'élevaient à sa gauche. Pour l'instant, il ne s'agissait que d'inspirations et d'expirations qui s'accompagnaient d'un nuage gris. Toutefois, elle n'éprouvait rien, ni curiosité, ni peur et ne se posait aucune question sur l'homme. Elle-même avait trop souvent surgi de derrière une ombre, sans une parole, sans un geste, simple présence immobile, pour s'interroger sur quiconque en faisait autant. Elle reprit une bouffée et la relâcha petit à petit, comme un jeu. Elle resta encore quelques instants ainsi, sans se douter qu'à des yeux extérieurs il devaient ressembler à deux statues descendues de leur socle, le temps de ressasser de sombres souvenirs au clair de lune.


- Et chaque nuit revient cette même peau neuve, et chaque nuit revient ce long débat interne et éternel de ce que l'on veut en faire... Quand à ce que l'on va en faire, qui a déjà réellement trouvé la réponse adéquate à cette question ?

Carnelune inspira à nouveau et resta pensive quelques secondes, puis conclut en rejetant la fumée :

- Une phrase qui ne veut rien dire en réponse à une autre phrase qui n'a pas davantage de sens. C'est soit une discussion de sages, soit une de vieillards, quoique pour moi les deux sont similaires.

Elle eut un petit rire, semblant se moquer d'elle-même, de son voisin, de la nuit ou encore du monde entier... Un petit rire sans joie ni douleur, simplement de l'amertume.
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Message  Invité Dim 2 Mai - 15:05

L'un nouveau mouvement du pouce, la petite boîte se ferma à nouveau dans le léger claquement du bois qui se rencontre. Mais la fermeture n'est que temporaire. Alors qu'elle revient vers son propriétaire, la petite boite s'ouvre encore une fois. L'homme écrase le mégot de son précédent roulé de tabac sur la muraille blanche, y apposant une marque noire avant de le laisser tomber de l'autre côté du mur. Il reprend alors l'un des cylindre qu'il porte à ses lèvres. Il lève alors la main gauche et d'un mouvement du pousse actionne le mécanisme. Les silex s'entrechoquent et nait la petite étincelle nécessaire à la combustion. Le fin papier s'enflamme un cour instant tandis qu'il inspire et bientôt il ne reste plus qu'un petit foyer incandescent qui rougeoie dans la nuit. Il pose boîte et briquet à côté de lui et laisse s'échapper le souffle gris avant de prendre le cylindre de tabac entre son index et son majeur gauche. Encore un peu de fumée s'échappe en même temps que ses paroles passent ses lèvres.

- Et bien tout les vieillards ne sont pas sage et tout les sages ne sont pas des vieillards. Pour ma part je ne pourrais être qu'un vieillard au mieux et ma vieille peau j'aurais bien du mal à l'échanger contre autre chose, ils sont rare à en vouloir. Et toi jeune fille ? Quelle peau t'amène à fumer du tabac sudïnite avec un vieux soldat sur la muraille blanche d'Hamorya ?

Ses doigts ramenèrent le tabac entre ses lèvres et il tira une nouvelle bouffée. Longue et profonde. Il retira une nouvelle fois le cylindre et quelques secondes plus tard, laissa s'échapper un lent et épais nuage que le vent mettais plus de temps à évacuer que les précédents.
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Message  Invité Dim 2 Mai - 15:45

Carnelune ne répondit pas immédiatement. Sa méfiance venait de se réveiller, attisée par la question de l'homme. Cela n'avait aucun rapport avec son métier dans la cité ; c'était juste un vieux réflexe né d'années passées à se dissimuler, elle et son passé : si on avait à l'époque apprit son âge, de trop bonnes âmes auraient tout fait pour la renvoyer chez elle, ce qu'elle aurait voulu éviter à tout prix - et cela encore aujourd'hui. Choisissant avec soin sa réponse, elle déclara :

- La peau de mes pieds, ou plutôt ce qu'il en restait après avoir perdu une de mes chaussures et avoir dû marcher sur de la caillasse.

Ce fut dit d'un ton léger, presque enfantin, comme on dirait des mots vides de sens en réponse à une question qu'on ne voulut pas qu'elle soit posée. La jeune femme tourna la tête et regarda les toits, difficiles à discerner dès quelques maisons.

- M'a aussi conduit ici la peau de ma bourse, qui ne s'estimait pas assez tendue à son goût. Et m'a finalement menée ma peau de nuit, identique à celle du jour, à ceci près qu'elle est libérée de souvenirs, de peurs et de contraintes liés à la lumière.

Carnelune tint devant ses yeux le rouleau de papier, étudiant la façon dont le tabac se consumait, lentement mais surement, et il était déjà si près de s'éteindre qu'elle l'écrasa sur l'une des bandes de cuir qui entourait ses paumes. En jaillit une odeur différente, celle du feu brûlant la viande, une brève seconde, mais suffisante pour troubler la jeune femme.

*Un brasier intense, la silhouette floue d'une petite maison paysanne... Et une odeur de chair brûlée, s'émanant de la la forme prostrée à côté d'elle... Sans un gémissement, sans une émotion, elle se balançait lentement sur le sol, tenant son bras entre ses mains... *

Carnelune sentit ses mâchoires se crisper. Aux images du brasier s'étaient succédés le visage de la femme, le soleil, haut dans le ciel, et cette fosse, ronde et large, creusée dans le sol, à la terre gorgée de sang... Tant de souvenirs qui vivaient avec elle le jour pour s'estomper la nuit, mais alors pour n'en être que plus poignants...
La jeune femme pensa alors que, curieusement, le tabac ne provoquait en elle aucune remontée... Elle l'avait pourtant sentie, autour de ces fosses, cette odeur, mais c'était toujours accompagnée d'hurlements bestiaux, d'odeurs humaines et du parfum entêtant du sang... Un souvenir complexe, que dans sa simplicité elle avait évincé des choses blessantes... Elle bénit un instant son père, qui n'en avait jamais fumé, et qui lui épargnait donc d'avoir son visage devant ses yeux quand la fragrance du tabac se portait à son nez... Le bénir. Elle ne put que se maudire par la suite d'avoir osé penser en bon termes de son père.
Balayant d'un revers de pensée tous ses tracas, elle leva la tête et regarda la lune, et elle fut la première surprise d'entendre sa voix percer le silence.


- Je peux vous proposer un marché ? Dites-moi de quoi vous avez peur, je vous prie... je répondrai à mon tour à l'une de vos questions, et ainsi jusqu'à ce que l'un de nous souhaite arrêter...

*Un pilier de roc, usé par les intempéries mais toujours debout, immuable, stable et rassurant... Contre lequel bien des fous ont dû vouloir s'appuyer ; me voilà donc devenue folle à mon tour...*
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Message  Invité Mer 5 Mai - 18:28

Le vieux soldat tire une nouvelle bouffée. Longue et profonde. Lorsqu'il souffle le nuage gris, la jeune fille lui demande de parler de ses peurs. Il retire un instant le cylindre de tabac de sa bouche, le tenant entre ses deux doigts, le regard rivé sur la lune. De quoi avait-il peur ? Tout le monde à peur de quelque chose. Mais lui qui avait vu plus de choses terrifiante que la moitiés des gens dans la cité même. La guerre de la vie avait été terrible pour tout le monde mais pour les soldats qui l'avaient faites elle avait été pire, surtout pour ceux qui avaient survécus. Puis il ramène le cylindre entre ses lèvres et tire une profonde bouffée, faisant s'illuminer le foyer. Il expire la fumée par le nez puis après un instant de silence.

- J'aime bien les marché équitables.
Une nouvelle bouffée. J'ai peur de pas mourir et j'ai peur de mourir seul. Il marque une pause pendant laquelle il ne fume même pas, son regard simplement fixé sur la lune. Puis il lève les deux doigts qui tienne son roulé de tabac sudïnite en direction de la lune.

- A quoi la Lune te fait penser jeune fille ?
Demande-t-il avant de ramener ses doigts à ses lèvres. Une nouvelle bouffée, un nouveau nuage de fumée.
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Message  Invité Ven 7 Mai - 14:20

Adossée à la muraille, Carnelune laissa son esprit réfléchir à la réponse du soldat avant de s'intéresser à sa question.
Curieusement, elle n'avait jamais pensé à la mort, en tout cas jamais de la façon dont elle le ressentait maintenant. Ne pas mourir, mourir seul... Ces deux notions s'identifiaient à elle d'une seule manière : mourir de vieillesse, loin de tous et de tout. Cela, elle n'était encore jamais réussi à l'intégrer ; elle ne s'imaginait pas mourir autrement que violemment, tuée en se battant ou d'un coup de couteau dans le dos, peut-être même en s'achevant elle-même pour ne pas avoir à contempler son agonie... Vieillir, non, elle ne se voyait pas aborder cette étape dans la vie - elle en avait abordé bien d'autres, l'obligerait-on donc à subir celle-ci aussi ?

S'arrachant à ce pénible avenir, elle fit glisser les mots de l'homme en son esprit. La lune...


- Elle...

Levant les yeux, elle caressa la sphère lumineuse du regard. [hrp : j'avais dit qu'elle était à son premier quartier au début du rp, mais t'as arrondi à la pleine lune, donc va pour la pleine lune Wink]

- L'immuabilité. La perpétuité. La régularité. Un repère à travers les nuits, les mois, les années et les vies... Elle était là avant nous, elle sera là après nous, sans bouger d'un pouce de la place qui doit être sienne... Un point fixe auquel s'accrocher quand tout autour de nous s'effondre. Et un œil vigilant, sachant tout de nous, même ce que nous ignorons encore... Nos aspects les plus lumineux, et notre face cachée... tout comme elle.

Un instant, la jeune femme avait failli conclure sa phrase autrement.

*Notre face cachée... Celle que ne voient que ceux qui mourront dans les secondes suivantes...*

- Que signifie la ville d'Hamorya, pour vous ?
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Message  Invité Dim 9 Mai - 15:55

Spoiler:

Il écrase le mégot à demi brûlé. De toute façon, du tabac il en avait encore mais là il en avait assez de la fumée et marre de fumer. Il jette le petit objet par-dessus la muraille blanche et regarde la cité qu'ils peuvent tout deux voir dans son ensemble du haut des murailles. Il se passe la main dans ses cheveux grisonnant, se grattant un peu puis en fixant son regard sur le château d'or, visible partout dans la capitale, il dit :

- Hamorya est celle pour qui je me suis battu. Celle pour qui mes camarades sont morts. Celle pour qui ont à tous soufferts. C'est la mère qui me protège, l'épouse pour laquelle je suis prêt à mourir.

Il marque une pause et ressort sa boîte de tabac en la regardant avec ce qui ressemblait à un mélange de dégoût et d'envie.

- Par l'eau toute puissante grogne-t-il avant de ranger la boîte sans en avoir retirer de tabac. Il marque une pause, regardant toujours la ville et finalement, sans regarder son interlocutrice, il déclare :

- Je me fais vieux et par ces temps là, les soldats sont justes là pour faire beau. Mais ça ne veut pas dire qu'on nous envoie à des endroits qui nous plaise. Je dois aller au temple de l'eau pour les festivités qui vont bientôt s'y dérouler. Cela ne te dirais pas de m'y accompagner gamine ?


L'homme était un roc mais l'homme était seul. Et la solitude est une bien mauvaise amie quelque soit les temps.
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Message  Invité Dim 9 Mai - 17:00

Se battre pour une ville, la considérer comme une entité à part... Carnelune ne savait pas vraiment pourquoi elle avait posé cette question au vieux soldat, mais ce concept de ville-patrie, voilà quelque chose qui lui échappait entièrement... Une ville n'était pour elle qu'un entassement de constructions et d'hommes, un ramassis de tous les pires défauts qui existaient sur cette terre ; mais voilà que lui y semblait plus attaché qu'à la vie... Face à cet état d'esprit, le jeune femme ne put s'empêcher de ressentir une once de mépris, de dédain, mais elle en vint rapidement à s'en vouloir. Pour quoi s'était-elle déjà battue, elle, au fond ? Pour quoi mourrait-elle ? Elle avait les mains tachées de sang venant de trop de personnes pour s'en rappeler toutes, mais avait-elle jamais eu un idéal, une raison qui la guidait au fond d'elle ?

Tuer pour survivre. Tuer pour l'argent. Tuer comme on respire, comme on trace un trait sur un bâton. Tuer avec une épée, une dague, un poignard, avec ses mains... N'était-ce pas là en partie ce que ferait un animal, soumis à la loi de la nature ? Mais n'était-ce pas aussi une preuve de sa déchéance, de sa chute vers la vermine qu'elle exécrait tant ?

Ces questions, elle se les était déjà posées bien souvent. A chaque fois, lui venait la même réponse : élevée par de la vermine, que peut-on à son tour devenir ? Les chiens peuvent-ils faire des chats ?


- Je dois aller au temple de l'eau pour les festivités qui vont bientôt s'y dérouler. Cela ne te dirait pas de m'y accompagner gamine ?

Festivités. Ce seul mot recroquevilla Carnelune. En une seconde, elle avait vu devant elle une foule immense, compacte, des bruits et des odeurs s'en réchappant... Rabattant son capuchon sur ses yeux, comme si cela pouvait la protéger de ces idées, elle fut sur le point de répondre brutalement non, quand elle se remémora la phrase précédente. Se jeter soi-même dans cette gueule de loup, hors de question, maisi si c'était l'accompagner, lui... Sa présence simple et solide, ses réponses posées d'homme qui a vécu... Lui non plus ne voulait apparemment pas y aller, pourquoi en ce cas ne pas être deux réticents là-bas ? Sur le moment, elle se dit qu'elle allait regretter cette décision. Combien de temps pourrait-elle subir la présence d'autres personnes avant de s'enfuir ? Assez longtemps pour s'excuser auprès du soldat, espérait-elle... Toutefois, elle n'osait pas lui répondre. Elle revoyait le soleil, la chaleur et le feu...

*Temple de l'eau...*

Qu'y aurait-il là-bas, au fond ? Cette agitation, ces combats qu'elle redoutait tant, n'étaient-ils pas au fond dédiés uniquement au dieu du feu, dans la partie la plus sauvage du Sudin ? L'eau ne serait-elle pas plus calme et apaisante ?[/i)

- Si vous me demandez de vous accompagner, alors oui, je veux bien. Je ne saurais vous dire combien de temps je resterai... Mais je ferai de mon mieux.

[i]Se levant avec souplesse, tout en étirant ses muscles ankylosés, elle rétablit l'équilibre de sa sacoche sur son épaule, avant d'ôter d'un geste hésitant son capuchon, dévoilant à la lueur de la lune ses courtes mèches blanches indisciplinées, et les trois cicatrices qui sillonnaient le côté droit de son visage.
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Message  Invité Jeu 13 Mai - 13:24

Le vieux soldat grogne comme pour dire qu'il est satisfait de la réponse. Pas vraiment le genre d'homme à sourire ou à remercier. Il prend le bouclier qui repose sur sa jambe et l'écarte pour le faire se reposer contre un créneau de la muraille. Puis, il se lève et s'étire. Ses bras craquent à hauteur des épaules et il pousse un vague grognement de douleur. Dans le grognement, quelques choses d'articulé s'échappe, comme un "Maudit corps.". Ceux qui vivent au-delà de la véritable jeunesse, qui deviennent des hommes mûrs, n'auront plus jamais la satisfaction de voir leurs corps fonctionner comme quinze ou vingt ans auparavant et si ils n'apprenaient pas la sagesse, ils ne gagneraient rien à vieillir sinon le fait de mourir seul. Il ramasse le casque qui repose sur le sol et le prends sous le bras gauche. De l'autre main il se saisit de son bouclier. Il se tourne ensuite vers Carnelune, découvrant véritablement son visage pour la première fois.

- J'ai une chambre à l'auberge des 3 Oies. Si le cœur te dis toujours de venir avec moi au temple, retrouves moi là-bas peu après l'aube passée.

Puis l'homme s'en va d'un pas tranquille en direction des escaliers qui le ramèneront dans les rues de la cité. Il se demande si la gamine va vraiment venir. Il se dit que si c'est le cas il sera content d'avoir de la compagnie pour le Temple, sinon il pourra toujours prier au temple, histoire de voir si la déesse l'entendait et lui offrirai la chance de rencontrer à nouveau la gamine et discuter avec elle une nouvelle fois en fumant du tabac sous la lune.


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Message  Invité Jeu 13 Mai - 13:59

Peu après l'aube passée. Imaginer ces mots n'avait pas vraiment marqué Carnelune, mais les entendre dire lui fit prendre la mesure de ce à quoi elle s'était engagée. Ses résolutions s'effondrèrent d'un coup ; elle pouvait supporter le soleil, mais le simple fait de le voir se lever, et qu'elle soit là pour le regarder... Cette fois, une vague de nausée la souleva, mais heureusement le soldat avait déjà fait demi-tour, et ne la remarqua pas.
La jeune femme faillit l'interpeler pour lui dire qu'elle ne viendrait pas, mais elle s'en retint. Il le saurait bien assez tôt, et elle ne voulait en aucun cas avoir à s'expliquer sur les raisons de ce revirement.

Comme tant d'autres, il avait traversé sa vie, le temps d'une bouffée de tabac, à peine un frémissement de cils chez la dame Lune, et il repartait sans qu'elle n'en éprouve de vrai remords. Si elle n'aimait pas vraiment la solitude, elle signifiait ne pas avoir à supporter la compagnie des autres, et cela avait une vraie valeur pour elle. Levant les yeux, elle regarda le croissant pâle, troublé par un fin nuage glissant devant lui, et en son fort intérieur elle espéra qu'un jour elle puisse ravoir une semblable discussion avec cet homme.


*L'auberge des trois Oies... Un jour, j'y irai. Un jour ou une nuit, qui sait...*

Rabattant son capuchon sur ses yeux, Carnelune se rappela pourquoi elle était là, à l'origine. Mais cette nuit, après cette rencontre, elle n'était pas d'humeur à voler ou tuer pour de l'argent. Pas cette fois, mais cela s'était déjà produit si souvent... S'approchant d'un pas feutré de la muraille côté plaines, elle eut un regard derrière elle et vit un rond noir sur la pierre claire, seule marque du passage du soldat.

S'accroupissant sur un créneau, elle s'agrippa du bout des doigts à la muraille et tomba dans le vide, une seconde uniquement retenue par ses phalanges. Puis elle se laissa choir sur les quelques mètres restants, se recevant souplement sur le sol. En se relevant, les cicatrices de son dos la tirèrent, mais elle les ignora, et partit d'une foulée régulière vers le Nord-Ouest, vers son cheval... vers le Norskgard...


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